Conte statique 2
C'est tard. L'obscurité l'aide à déposer ses maux. Il écrit des mots noirs que seule sa lampe mettra à jour. Le soir, les larmes ne coulent pas car l'encre les libère, comme un couteau caresserait sa vie. Il aurait pu aussi bien ne pas souffrir mais son corps vibre devant l'absurde: l'amour. Il sait que des choses lui échappent. Il n'en recherche pas vraiment le sens. Ce qu'il écrit ne sera jamais vrai même en trouvant les mots justes, c'est pourquoi Aurélien ne voudrait plus pleurer. Il se sait médiocre et capricieux. Quand on se raisonne continuellement, les sentiments que l'on s'autorise remuent d'antiques frustrations. Comment vaincre cet amour sans y céder? Il a essayé d'en aimer d'autres mais elles n'y adhéraient pas totalement. Notre jeune homme a séduit et il a vu sa puissance; ses proies étaient trop faibles pour dégager de quoi s'abbreuver. Voilà comment il est devenu coupable de la torture dont il est victime.
Laetita a une envie de printemps, elle peut fermer la blessure. C'est le matin. L'univers déroule un tapis grenat à ses pieds. Elle le piétine et néglige la chance d'être elle-même. Léti, où as-tu vu le bonheur pour croire qu'il était autrement? Que fais-tu de cette âme vidée par tes promesses? Ce n'est pas la puérilité qui rend frivole, c'est le temps qu'il te reste pour vivre. Vous avez la vie devant vous mais tu le brises. S'il te prend le courage de nier tout cela, alors nie aussi la beauté pure de ce monde et vit dans les ténèbres comme il le fait déjà. La certitude qui ronge ta raison est tellement fausse.
J'ai fait entré la mélancolie en Léti. L'amour respire à travers l'être vivant. Ce dernier ne peut se passer de cette note d' harmonie qui est une punition.
L'homme sait qu'il est faux. Il cherche son coeur dans celui de l'autre tout en ayant conscience que la femme est identique.
A suivre...
